Pendant plusieurs années au XIXème siècle, les peintres, sculpteurs, poètes, prosateurs en un mot tous ceux qui s’occupent de ce qui
touche à l’art et à la littérature se réunissent par groupe, et ces réunions périodiques formaient ce que l’on appelle des Diners
(cf Auguste Lepage "Les Diners artistiques et littéraires de Paris",
bibliothèque des deux mondes, Frinzine, Klein et Cie Editeurs,1884).
Il s'agissait d'une société de jeunes artistes habitués des guinguettes du bord de la Marne. Elle a été fondée par deux artistes : le peintre Jean Desbrosses, élève d'Antoine Chintreuil, et le poète Léon Duvauchel.
« Pour faire partie des Parisiens, il faut être né à Paris. L'hiver, la tribu quitte les rives de la Marne pour le boulevard et tient ses séances chez Brébant » écrit Auguste Lepage. Parmi les Parisiens, on trouve Gustave Joseph Noël, peintre céramiste, Léon Brémont, artiste du théâtre de l'Odéon, Jean-Marc Chautagne,
compositeur de musique, Édouard Doyen, chansonnier, Henri Saintin, peintre paysagiste, Jules Valadon, portraitiste,
Albert Lefeuvre, Félix Frank, Gustave Debrie, sculpteur, Charles Delacour et Ludovic Darthies, journalistes, Félix-Joseph Barrias, peintre et illustrateur élève de Léon Cogniet,
Adrien Sauzay, peintre, et Georges Nardin, poète.
Quant au Brébant c'est un café-restaurant parisien situé 32 boulevard Poissonnière, Paris 9e. Fondé en 1865, il fut célèbre pour les dîners qu'y organisaient des personnalités et des membres de l'élite intellectuelle et artistique parisienne.
Jean-Alfred Desbrosses
Jean-Alfred Desbrosses, dit Jean Desbrosses (1835-1906), est un peintre, graveur et illustrateur français. Il fut l'élève d'Ary Scheffer et d'Antoine Chintreuil.
Peintre paysagiste, il a exposé au Salon des artistes français entre 1861 et 1906.
De nombreuses œuvres de ce peintre se trouvent dans les collections publiques : au musée du Louvre, au musée d'Orsay, au musée de Picardie à Amiens, à la Préfecture de Versailles, au musée des Beaux Arts de Reims, au musée de Vendôme, au musée d'Abbeville, au ministère de l'intérieur, à la Cour des Comptes, à la mairie de Septeuil, au musée des Beaux Arts d'Arras, au musée des Beaux Arts de Clermont-Ferrand, au musée Mandet de Riom, au musée d'Annecy, au musée d'Agen, à la mairie de Moutiers, au musée de Tarare, au musée de Valenciennes, au musée des Beaux Arts de Lille, mais aussi à la maison de Champagne Taittinger et évidemment au musée de Murol.
Il réalisa de nombreuses œuvres sur l'Auvergne et notamment sur la région de Murol et du Mont-Dore.
(voir le site assez détaillé sur Jean-Alfred Desbrosses).
Madame Desbrosses en 1892 par Jean Desbrosses
(Huile sur toile 46,8 x 58,6 cm)
Musée d'Orsay, Paris
La montée du Petit-Saint-Bernard par Jean Desbrosses, vers 1882
(Huile sur toile 241 x 165 cm)
Musée d'Orsay, Paris
Portrait d'Antoine Chintreuil par Jean Desbrosses
Musée Chintreuil à Pont-de-Vaux
Léon Duvauchel
Léon Duvauchel (1848-1902) fut un écrivain régionaliste français de l'école naturaliste.
Il fut l'ami de Théophile Gautier et de Pierre Loti.
Une riche « étude biographique » a été publiée en juin 2008 par
"l’Association La mémoire de Saint-Jean-aux-Bois" : Robert Labille, Léon
Duvauchel 1848-1902 "Le poète de la forêt de Compiègne" (disponible auprès de l’Association : 1 chemin du Ru, 60350 Saint-Jean-aux-Bois).
Gustave-Joseph Noël
Gustave-Joseph Noël (1823 – 1881), peintre est l'élève de son père Alexis Noël et de Paul Delaroche. Il expose au Salon à partir de 1840, des paysages de plaines et de mer normandes, des marines. En 1870, il est attiré par la céramique et en envoie au Salon des faïences décorées et des paysages bretons, de Venise, de Normandie, etc.
Une très belle œuvre picturale fut commandée en 1899 par le curé
Munier au jeune peintre de 25 ans Gustave-Joseph Noël. Ce tableau
"La Sainte Famille" est provisoirement au Musée d'Art Sacré de Dijon.
Paysage fluvial avec personnages et bâtiments
de Gustav-Joseph Noël
The Bowes Museum, Barnard Castle,
County Durham DL12 8NP England
Eglise Saint Laurent - Faubourg de Falaise
par Gustave-Joseph Noël
(Aquarelle)
Coll. Part.
Château de Suscinio, Morbihan
de Gustave-Joseph Noël
Coll. Part.
Léon Brémont
Léon Brémont, né Léon Marie Joseph Bachimont (1852 – 1939), est un comédien et écrivain français (« L'art de dire les vers », Edité par Librairie Charpentier et Fasquelle, 1903).
Il a été un des principaux partenaires aux théâtre de Sarah Bernhardt et de l'Odéon à la fin du XIXe siècle. Il a été professeur de l'École Normale Supérieure de Sèvres pendant 20 ans et vice-président de l'association de secours mutuels des artistes dramatiques.
Jean-Marc Chautagne
Jean-Marc Chautagne (18. 1900), compositeur de musique (Compositeur d'opérettes, d'opéras-comiques et autres vaudevilles).
Édouard Doyen
Édouard Doyen, était un chansonnier.
Il a composé avec Victor Bours "La nuit de Noël"; un drame en sept
tableaux, Paris, Barbré, 1883, ainsi que "Le Briseur de
chaînes", un drame en 5 actes et 6 tableaux [Paris, Théâtre
Montparnasse, 16 décembre 1893] (référence).
Henri Saintin, peintre paysagiste
Louis-Henri Saintin (1846–1899) est l’élève de Pils et de Cointepin avec lesquels il étudie le paysage. Il peint d’abord les alentours de Paris et la forêt de Fontainebleau. Il fait ses premiers pas en tant que peintre au Salon en 1867. Vers 1875, sous l’influence de Francis Blin et d’Alexandre Ségé, il découvre la Bretagne, dont les paysages deviennent récurrents dans son œuvre. Il y pratique l’aquarelle. Il s’établit à Plurien, près du Cap Fréhel et travaille souvent à Erquy, Saint-Cast, Paimpol, ou encore Saint-Quay-Portrieux.
« Un de nos grands paysagistes, Henri Saintin, a compris cette belle nature et l’a reproduite dans divers tableaux que les amateurs se disputeront un jour, car ils sont empreints de la mélancolie des lieux et de la poésie qu’inspire notre Bretagne ».
(cf Adolphe Orain dans "Curiosités, croyances, superstitions, chansons et coutumes de l’Ille-et-Vilaine").
Bergère et son troupeau à l'orée de la forêt
de Henri Saintin, 1873
Coll. Part.
Quai Animé à Rouen de Henri Saintin
Coll. Part.
Promenade estivale en bord de mer à Erquy sur la côte d'émeraude de Henri Saintin
Coll. Part.
Jules Valadon
Jules Valadon (1826-1900) est un peintre de scènes de genre, de portraits et de natures
mortes. Il fut l'élève de Léon Cogniet, Drolling et Lehmann. Il débuta au Salon de Paris en 1857, obtenant une troisième médaille en
1880. Certains de ses tableaux, tels que "La Bohème artiste", "Coin de jardin" et "Un paysan" eurent du succès.
Il fut le professeur avec Tony Robert-Fleury, du peintre George Desvallière (1861-1950) à l'Académie Julian en 1878-1880.
Portrait de Alphonse Osbert (1857-1939),
peintre par Jules Emmanuel Valadon
Musée d’Orsay
La fenêtre de Jules Emmanuel Valadon
Musée de l'Oise, Beauvais
Pensées douloureuses
de Jules Emmanuel Valadon
Musée d'Orsay, Paris
Albert Lefeuvre
Louis Albert-Lefeuvre (1845 -1924) est un sculpteur français.
Il est l'élève d'Auguste Dumont et de Alexandre Falguière. Il expose à partir de 1875 des œuvres : Pour la patrie, la Muse des bois.
Ses œuvres sont éditées par la fonderie d'art Siot-Decauville et Ferdinand Barbedienne.
Félix Frank
Félix Arthur Hermann Handlerecht Frank dit Félix Frank (1837- 1899) est un homme de lettres français.
À la fois poète, critique littéraire, traducteur, éditeur, journaliste et professeur de littérature, il a collaboré à de nombreuses revues littéraires et pédagogiques. Il est connu également pour son travail d'édition sur les écrivains de la Renaissance.
Gustave Debrie
Gustave Debrie (1842-1932) est un sculpteur français.
Il a été professeur d’anatomie comparée de 1882-1921 à l’école des Arts Décoratifs.
Il a participé à la réalisation du « Monument aux Girondins - Le triomphe de la Concorde » au centre de l'extrémité occidentale de la
place des Quinconces à Bordeaux .
Le triomphe de la Concorde.
Sculpteurs : Félix Charpentier et Gustave Debrie, 1893 - 1902
Monument aux Girondins, place des Quinconces, Bordeaux
Buste de Pierre-Paul Prud'hon, peint par Gustave Debrie
Façade de l'Orangerie,
musée du jardin du Luxembourg
Nicolas Malebranche par Gustave Debrie
Deuxième étage de l'hôtel de ville de Paris, sur la façade de la rue Lobau
Félix-Joseph Barrias
Félix-Joseph Barrias (1822 -1907) est un peintre et illustrateur français, spécialisé dans le genre du portrait, de la peinture d'histoire et de la peinture décorative.
Il étudie à l'École des beaux-arts de Paris où il suit l'enseignement de Léon Cogniet. Il présente plusieurs portraits au Salon de 1840, mais la critique l'ignore. Il s'oriente alors vers la peinture d'histoire et les sujets religieux.
En 1844, il est enfin reconnu et remporte le Prix de Rome pour son Cincinnatus recevant les ambassadeurs au sénat. Il est pensionné par la villa Médicis et séjourne à Rome de 1845 à 1849. Il obtient une médaille d'or à l'Exposition universelle de Paris de 1889.
On peut remarquer ses peintures pour le salon ouest du foyer de l'opéra de Paris au palais Garnier. Dans les lunettes latérales y sont représentées La Musique champêtre et La Musique amoureuse, et dans la lunette centrale et la voûte, La Musique dramatique et La Glorification de l’Harmonie, elles sont réalisées entre 1866 et 1874. L'église de la Trinité de Paris conserve une toile de grand format, La Foule prie devant sainte Geneviève, peinte en 1877.
Barrias forme de nombreux élèves dans son atelier privé, parmi lesquels on compte notamment Edgar Degas (1834-1917) et Fernand Pelez (1848-1913).
Les Exilés de Tibère par Félix-Joseph Barrias, 1850
Musée d'Orsay, Paris
Jeune fille portant des fleurs
par Félix-Joseph Barrias, 1846
Nantes, musée des Beaux-Arts
Adrien Jacques Sauzay
Adrien Jacques Sauzay
(1841-1928), peintre paysagiste. Adrien est l'élève d’ Audre et de Pasini, il débute au Salon de 1863 avec sa toile : "L’Étang de Bobigny, effet du matin". Il travaille dans la campagne normande et bretonne et dans les environs de Paris.
Les bords de Seine seront des sujets de prédilection pour le peintre et ses tableaux sont régulièrement animés de personnages dont souvent de lavandières comme ici. Sa peinture est raffinée, délicate et il obtiendra de nombreux prix et récompenses lors des salons Parisiens.
Les lavoirs bleus, à Villeneuve-la-Garenne (île Saint-Denis)
d'Adrien Sauzay, 1890
Musée d'Orsay, Paris
Les lavandières d'Adrien Sauzay, 1874
Coll. Part.
Georges Nardin
Georges Nardin, né à Bercy en 1856, a publié diverses études ou critiques d’art et des articles à la Revue Contemporaine. Il s’est fait connaître dans le monde poétique par un recueil de vers, « Les Horizons bleus » (1880), volume plein de promesses, où nous avons particulièrement remarqué Les Digitales et Les Violettes, strophes de jeunesse d’un sentiment pur.